Je m’appelle Yi Yeon Su, je suis le fruit d’un amour né entre le Roi Seongjo et de la talentueuse et ravissante So Ui. À cette époque ma mère avait été la concubine favorite du Roi, ensemble ils vécurent une parfaite idylle, ils s’aimaient et se soutenaient mutuellement. Bien qu’elle fût « sa » favorite, au fur et à mesure que les années s’écoulaient, ma mère savait que son époux avait plusieurs autres conquêtes amoureuses, qu’elle n’était donc pas la seule porté dans son cœur. Elle se doutait que le Roi partagé sa couche avec d’autres femmes, aussi belles et jeunes les une que les autres, mais ce détail ne la dérangeait pas, puisqu’elle restait la concubine favorite de ce dernier. Aussi, très vite, elle tomba enceinte, et ce fut ainsi que je suis né.

Qui se serait douté que ce nourrisson né n’allait pas être aimé de son entourage ? Pas moi en tout cas. Dès mon plus jeune âge je fus déjà mis à l’écart, d’abord par mes frères et sœurs et ensuite par mon propre père. J’ignorais la raison pour laquelle mes frères et sœurs me vouaient une haine, alors que je ne leur avais jamais rien fait. Ils me mettaient tout simplement en dehors de leur cercle de jeu, se moquaient de moi, et plusieurs fois, avaient essayé de me mettre des bâtons dans les roues afin que je ne puisse réussir dans tout ce que j’entreprenais. Je me suis très vite rendu compte que mon existence les dérangeait plus que tout, et qu’ils se seraient portés bien mieux si je n’existais pas.

Observant que je ne réussissais dans aucune discipline comparé à mes frères et sœurs, le Roi a commencé à me porter moins d’attention. Il ne me rendait pas aussi souvent visite dans nos appartements, à ma mère et moi, qu’autrefois. Il me délaissait pour ses autres fils et filles, et petit à petit mon cœur s’était resserré, ignorant toujours les raisons pour lesquelles je n’étais moi aussi, pas aimé de ma propre famille. J’ai beaucoup versé de larmes, et allais souvent me réfugier dans les bras de ma mère, mais en réalité cela ne servait à rien.

En grandissant j’ai très vite compris que le Roi agissait ainsi pour mon propre bien, afin d’éviter qu’on me veuille du mal. Ma mère m’en a souvent parlé. Elle me contait son histoire, de fond en comble, et c’est ainsi que j’ai compris que je ne devais pas en vouloir à mon père. Malgré tout, je ressentais le besoin qu’il me reconnaisse, qu’il me voit, moi aussi, digne de porter son nom. Je désirais plus que tout qu’il me reconnaisse parmi ses enfants dont il était fier, qu’il me porte de nouveau cette attention et cet amour qu’il me portait autrefois.

Ma mère, celle que je respecte et chérit plus que tout au monde, est la seule et unique personne qui a su croire en moi. Elle me soutient, et me donne des conseils. Même si c’est une femme à fort caractère qui se montre stricte avec moi, je sais qu’elle le fait afin que je puisse forger mon caractère et ainsi ne pas me laisser marcher sur les pieds. Lorsque le monde s’abat contre moi, et que je n’ai plus le courage de me relever, pour faire face à tous ces imbéciles, c’est elle qui me donne la force de ne jamais abandonner. C’est une femme que j’admire.

Avant d’atteindre l’âge adulte j’ai donc beaucoup étudié, pratiquer les différents sports que tout homme se doit de maîtriser, et bien sûr ce ne fut pas tâche aisé. Encore aujourd’hui, du haut de mes vingt trois ans, je persiste à faire de mon mieux pour atteindre mon but et satisfaire les attentes du Roi. Il y a cependant dans ce monde, autre chose qui m’attire. Derrière les hauts et longs murs du Palais, se trouve un autre monde, bien différent du nôtre, un lieu vaste et « libre » où l’on peut respirer convenablement sans avoir l’impression d’être étouffé. J’ai toutefois entendu dire que les citadins qui appartenait à ce monde sont de loin de mener une vie en rose. La majorité d’entre eux sont des personnes appartenant à la classe des Sangmin et Cheonmin, en outre les paysans, commerçants, et esclaves.  

Parfois il m’arrive de vouloir sauter le pas, lorsque je ne peux supporter plus longtemps les représailles de mes frères et sœurs, partir à la découverte de ce monde, mais jamais je n’ai pu y arriver. Les gardes sont partout, on nous surveille, et veille à ce que nous gardons convenablement nos responsabilités.

Je me suis déjà fait taper sur les doigts alors qu’on m’avait surpris en train d’escalader le mur durant la nuit. Je me suis longtemps fait réprimander, et l’on m’avait interdit de toute activité culturelle qui se déroulera dans les jours qui viennent.  Comme vous pouvez le constater je ne fait jamais les choses comme il le faut, et m’attire toujours des ennuis quoi que je fasse, au désespoir de certains, mais aussi au bonheur de d’autres.

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