Par une belle journée d'été...Enfin, ça commence toujours comme ça avant que...

C’était un début d’après-midi ensoleillé mais l’atmosphère restait bien trop pesante pour So Hwa. Elle était afférée depuis plus d’une heure dans le jardin médicinal : arrosant les plantes et enlevant les mauvaises herbes. C’est donc avec beaucoup de traces de terre sur elle qu’elle fut interrompue par l’un des serviteurs du palais.

« Mademoiselle Yoon, le prince Yi Jae Min vous demande immédiatement ! »

Elle n’eut même pas le temps de se retourner qu’il était déjà reparti. So Hwa laissa échapper un soupir… Ce n’est pas qu’elle détestait le prince mais elle savait pertinemment que s’il la faisait mander c’était pour qu’elle le sorte de son ennui. En effet, le prince était taquin et exigeant. Il prenait parfois un malin plaisir à faire tourner en bourrique la jeune femme.

So Hwa ne pouvait cependant rien faire contre cela. Son rang lui imposait de lui obéir quelque soit la demande. Elle se hâta donc de se laver les mains mais ne prit pas le temps de se changer malgré les grandes traces de terre sur ses vêtements. Quant à ses plaies sur les mains, dues à son escapade de la veille dans la forêt, rien ne pouvait les dissimuler du regard d’autrui. Elle espérait que le prince ne lui en tiendrait pas rigueur.

Elle se dirigea donc vers ses appartements. Arrivée devant la porte, elle prit la peine de saluer les gardes puis toqua.


*TOC TOC TOC*

So Hwa n’attendait plus que l’ordre de rentrer.



   

So Hwa reçut l’ordre de rentrer. Elle s’inclina comme il se devait, face au prince. Elle n’avait en aucun cas le droit de se redresser avant que ce dernier ne l’y autorise. Elle attendit donc patiemment, inspirant profondément afin de faire face aux demandes qu’il aurait.

« J'ai mal à la tête, pouvez-vous faire quelque chose? »

Était-ce encore une de ses fantaisies pour lui imposer de rester ? Qui sait ? Elle ne pouvait pas le savoir avec certitude. So Hwa partait donc du principe que cette douleur n’était pas « mentale ». Elle allait pour lui répondre mais ce dernier remarqua ses plaies. Le prince se leva tandis que So Hwa se raidit immédiatement. Il fit appeler une collègue de So Hwa pour qu'elle fournisse des bandes. Le prince s'installa ensuite face à celle, prenant les mains de So Hwa dans les siennes.

So Hwa rougit de honte quant il lui dit:

« Ne peux-tu pas faire attention ? » Demanda t-il d'une voix calme.


« Pardonnez mes maladresses, Prince... » répondit-elle d'une voix troublée.

Si So Hwa aurait pu s'enterrer la tête comme une autruche, elle l'aurait volontier fait. Elle opta pour la stratégie du "je change de sujet".

Ainsi, elle lui dit alors, sans lever les yeux vers lui:

« Je peux vous faire une infusion au romarin, Prince. C’est une plante très efficace contre les migraines. » Elle enleva immédiatement ses mains des siennes, le bandage déjà terminé même s'il était grossièrement fait. Cependant, elle ne put s'empêcher d'exquisser un sourire face à cet effort du prince.

« Faite donc. » répondit-il sèchement, certainement vexé par le recul de la jeune femme.

So Hwa se redressa et alla directement demander à l’un des gardes de demander à un serviteur de lui apporter une tasse d’eau chaude. Quelques minutes plus tard, la tasse fut apportée. Elle y ajouta du romarin séché. Après quelques minutes pendant lesquelles le romarin avait coloré l’eau d’une teinte légèrement brunâtre, So Hwa retira la plante.

Elle s’approcha à pas feutrés vers le prince, tout en prenant garde de ne pas croiser son regard. En effet, elle avait peur que le contact visuel donne une raison supplémentaire au prince de l’embêter. Cependant, elle ne pouvait qu'être troublée par ses différences de comportement: regard froid au départ, puis petite attention pour ses blessures ensuite. Elle ne pouvait donc que marcher sur des oeufs avec cet homme.  

So Hwa ne put s’empêcher de se demander encore une fois ce qui lui valait tant d’inimitiés, elle qui prenait tant sur elle pour ne pas avoir un mot au dessus de l’autre. Elle chassa quasiment immédiatement cette pensée afin de se concentrer sur ce qu’elle faisait. La maladresse n’était jamais très loin d’elle. Elle lui tendit alors la tasse, croissant les orteils pour qu’il boive sans rechigner.

« Tenez prince. » chuchota-t-elle sans s’en rendre compte.

So Hwa resta tête baissée, à attendre son châtiment.